Le projet "Too bee... Hornet to bee", porté par 6 étudiants du Master Génie Cellulaire, a remporté une médaille d'or au concours international de biologie de synthèse, appelé « iGEM » qui se déroulait du 31 octobre au 4 novembre au M.I.T. de Boston. La Fondation revient sur l'histoire incroyable de ce projet, des premières réunions avec la Fondation Poitiers Université en septembre 2018 à leur médaille d'or le 4 novembre.

Apporter une réponse au déclin des abeilles, un projet audacieux

En septembre 2018, la Fondation Poitiers Université rencontre une équipe de 6 étudiants en Master 2 Génie Cellulaire, accompagnés de leur enseignante, Brigitte Vannier. Ils font part à la Fondation de leur projet, celui de participer au concours international iGEM. Cette compétition, organisée par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.) à Boston, réunit tous les ans plusieurs milliers d’étudiants autour de la biologie de synthèse. Pour la première fois depuis la création de ce concours, une équipe d’étudiants décide de représenter l’université de Poitiers.

Anaïs Canteau, Tony Horbach, Marine Lavaud, Marin Duthoit, Alicia Faugeroux et Anne-Claire Boisson ont l’envie de travailler sur un sujet qui leur tient à cœur, le déclin des abeilles. Ils choisissent ainsi de développer un piège contre le frelon asiatique afin de protéger les abeilles et leurs ruches et intitulent leur projet « Too bee… Hornet to bee ». Il s’agit en effet d’un enjeu environnemental majeur, le frelon asiatique est une véritable menace pour les abeilles qui ont été déclarées en voie de disparition depuis octobre 2018. Grâce à la production de molécules attractives exclusivement destinées au frelon asiatique, ce groupe d’étudiants a l’ambition de créer un piège biologique, écologique et sélectif. En effet, les solutions de lutte actuellement commercialisées piègent d’autres êtres vivants, ne faisant qu’accentuer le dérèglement déjà présent.

Une aventure collective…

Durant toute l’année 2018-2019, accompagnés de Brigitte Vannier, ils travaillent d’arrache-pied pour mettre au point leur piège et pouvoir défendre leur projet à Boston face aux 300 autres équipes. Ils fédèrent autour d’eux une quarantaine d’étudiants, répartis en équipes selon différents pôles (communication, informatique, recherche bibliographique, financement…).

Pour la recherche de fonds, la Fondation Poitiers Université se propose de les conseiller et de les accompagner. Par ailleurs, la Fondation décide de les soutenir à hauteur de 14 000€ afin de financer, pour 4 d’entre eux, leurs stages de fin d’étude obligatoires à la validation de leur master. Six mois de stage qu’ils peuvent ainsi entièrement consacrer au projet, avec des manipulations en laboratoire.

…qui séduit de nombreux partenaires

De nombreux partenaires rejoignent l’aventure : Valagro Recherche leur prête des bureaux et un laboratoire pour leurs recherches, et la Région Nouvelle-Aquitaine leur accorde un soutien important, sensible à l’aspect environnemental du projet. Ils sont également soutenus par la Fondation d’entreprise Banque Populaire Val de France dans le cadre du programme « Ma Première Entreprise », en partenariat avec la Fondation Poitiers Université.

Ils obtiennent d’autres subventions, de la part de la Fondation Lune de Miel, du Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE), de l’UFR Sciences fondamentales et appliquées, de la technopole de Grand Poitiers, du CROUS de Poitiers, de la ville de Poitiers, ainsi qu’une aide de l’Espace Mendès France et de Grand Poitiers et des dons de particuliers. De nombreuses entreprises leur font également dons de consommables et de services pour la réalisation du projet : Starlab, Qiagen, Gilson, New England Biolabs, Promega, Socorex, Alfa Aesar, Journal of Visualized Experiments (JoVE) et Integrated DNA Technologies.

Les recherches se poursuivent en laboratoire, mais également sur le terrain, grâce à un partenariat avec la Maison de l’Abeille et de la Nature à Châtellerault. Les apiculteurs acceptent de participer aux expérimentations en testant les molécules identifiées par l’équipe directement auprès de leurs ruchers. Les étudiants se mobilisent aussi pour sensibiliser le grand public en organisant de nombreuses conférences sur ces enjeux.

Leur travail est récompensé : le 13 juin 2019, ils gagnent le Prix Innovation du concours CréaVienne. Puis, le 26 septembre, ils remportent le Prix PÉPITE Nouvelle-Aquitaine 2019 avec le Prix de l’innovation environnementale et développement durable.

La consécration à Boston

Les dates du concours approchent et fin octobre, les étudiants, devenus diplômés entre-temps, s’envolent enfin pour Boston afin de présenter le fruit de leurs recherches et d’une année de travail. Plusieurs jours intenses les attendent, ils découvrent les projets d’équipes provenant de plus de 40 pays différents et des plus grandes universités du monde… et ils défendent à leur tour leur projet devant le jury du concours.

Lors de la grande remise des prix, le « Giant Jamboree » le 4 novembre, c’est la consécration pour l’équipe poitevine : ils décrochent une médaille d’or et sont également nominés pour le prix du meilleur projet dans la catégorie « Manufacturing ».

La Fondation Poitiers Université est très fière d’avoir accompagné l’équipe de « To bee… Hornet to bee ». Nous saluons leur travail, leur engagement et leur professionnalisme tout au long de l’année pour faire vivre ce projet. Nous leur souhaitons le meilleur pour la suite… à découvrir prochainement !

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